vendredi 1 septembre 2017

MATIN

Il y a l'autre, celle qui écoute la radio, le son à la portière. Qui hurle les chansons pour se réveiller. À 30 de 6 heures tous les matins qu'un dieu se fait chier à refaire. L'autre qui coud la rue de pair en impair d'un zigzag au fil imaginé, d'un filet de fumée de pot encrassé. Ça pue le bruit de la boite à craquer, le bruit du frein à main bandé débandé, le bruit de l'emmerdement, du redémarrage en côte... C'est la rue qui descend. Elle s'arrête en montant, elle s'arrête sans arrêt. Elle livre le journal, elle livre à domicile les vaches qui s'étranglent aux fils barbelés, qui préfèrent être mortes avant d'être tuées. L'autre, la livreuse dans les fentes tirelires, qui fourre les boites de papiers indécents, de papiers mal torchés, la livreuse du matin qui nous donne l'heure. Je dors le matin.

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