vendredi 23 mai 2014

FALLAIT Y PENSER.




Le vélo à roues carrées apparut juste après la route à gondoles. Il était à roues fixes, et possédait un pédalier mobile qui tournait dans le vide ... C’est la route qui roulait, le vélo suivait le mouvement. Les routes gondolées attiraient les vues basses. À l’origine elles avaient été conçues pour distraire les regards affligés par les pays plats. Elles mouvementaient aussi les petites randonnées pédestres, assouplissaient la cheville, fatiguaient le mollet pour enrichir les vendeurs d’onguents et les réparateurs de godasses …Les déchirures et autres élongations, usures et décollements de semelles sévissaient dans ces régions aux regards distraits. Très mal utilisées et très rapidement inutilisables, les gondoles furent séparées les unes des autres et recyclées en dos d’âne, cassis, casse-vitesse, gendarmes couchés, bombements, courbures, ralentisseurs …
Robert, préposé au graissage des routes à gondoles, entretien des pignons et changements de vitesses, fût licencié pour cause de « on cherche encore parce qu’on sait toujours pas pourquoi », remplacé par Morice qui fût viré peu après, pour un motif plus courant « son boulot n’existe plus !»… Ce vélo à roues fixes, qu’ils pratiquaient avec persévérance et surtout « on n’a pas le choix, faut bien aller bosser avec le vélo de fonction, c’est dans le contrat sinon on va se faire faire virer » … Comme quoi ! … leur avait collé les genoux en quinconce et le morale à zéro … Rouler sans rouler toute la journée,  fallait avoir envie ... Quant aux vélos, leurs roues furent entassées dans des paquets de petits LU et vendues comme des biscuits secs …


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