Elle a oublié ses nichons gonflables sur la plage…C’est
toujours la même histoire, identique, année après année. Polette dépose ses
garnitures au bord de l’eau, dans une discrétion totale, profitant de l’ingénuité
des gens, de leur crédulité pudibonde, pour plonger sans se démettre une épaule,
descendre sans retenue dans le sous-sol de l’eau et se retrouve si alerte, si
délestée, si soudain ingambe qu’elle repart oubliant ses attributs sur le sable.
Mais c’est le soir quand elle revêt ses apparats de noctambule, qu’elle
réalise la raison de sa légèreté, de son ridicule empâtement, du vide dans son
soutien-gorge, de l’écho dans son décolleté… Il s’en suit une course folle, une
recherche effrénée, une aventure sans issue parce que ses gros nichons gonflés,
ils ont foutu le camp avec le premier coup de pied, happés par les courants
d’air, lapés par la vague qui passait, gourmande… Volatilisée, sa paire de Roberts
aérés, ventilés, oxygénés à la pompe à pied… Envolés ses lolos de camping, ses nibards
à valves, ses roploplos à chambres à air, ses bouées expansibles, ses flotteurs
dilatables… Envolés comme sa cervelle allégée…
- Allez c’est pas grave Polette, on va en acheter une autre paire, ils sont
en promotion… tu choisis le premier, le deuxième est offert…
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