samedi 30 mai 2015

ACTIVITÉS INUTILES, MAIS ALORS, COMPLÈTEMENT INUTILES.


Depuis peu, l’association « PAR SES PROPRES MOYENS » propose une variété de stages visant à faire sortir de ses gons l’individu sans aucun objectif tangible, et là, précisément là, je suppute vos interrogations dans un blanc d’œil dur… Pourquoi ? Ou Warum ? Comme a dit Morice pendant ses vacances en Autriche… Et bien justement, pour rien, juste comme ça, c’est tout… Alors… restons-en là… et venons-en au programme… La formation qui fera l’objet des prochaines séances sera donc l’apprentissage du vol, non pas au dessus d’un nid de coucous, mais en milieu inattendu,  et je suppute une fois de plus vos interrogations dans un blanc d’œil tout aussi dur… Mais pourquoi Bon Dieu ?… ou quelque chose d’approchant… et bien je l’ai déjà dit, c’est comme ça, et c’est moi qui décide ! Nous commencerons donc par la cuisine, en décollant du tabouret utilisé à choper les trucs trop haut dans le meuble du haut, l’idée étant de tenter le tout pour le tout… Question pratique, le rebouteux qui a suivi le précédent stage, est encore en observation et par conséquent inopérant… Aussi nous débuterons par des séries d’ecchymoses plus ou moins soutenus, ce sera amplement suffisant… après on verra quand le flacon de Synthol sera vide… Alors, je vous ai apporté des photos pour que vous vous imprégniez du concept avant de tâter à la chose… Sur la première, vous reconnaîtrez Polette… de dos… parce que les deux petits trucs côtes à côtes, ce sont ses pieds… de dessous… les bras en assise de tabouret chinois… pour maintenir un équilibre bien plus acquis qu’inné et toujours en état d’acquisition… il va sans dire… et ça se voit au premier jet d’œil… debout, c’était déjà émouvant, mais posée à même le plexus sur une assise de tabouret ( l’autre, celui du dessous ) de 30X30, ça frôle le pathétisme outrageux au son du violon, mais on s’habitue… on lui a quand même calé la tête contre le mur pour rajouter un point d’appui et c’était pas de trop ! Vous ne le voyez pas sur cette prise, parce qu’on a choisi celle qui mettait le plus en valeur Polette, mais Robert lui a maintenu les deux petits trucs côtes à côtes pendant… Oouuuuh !... avant de la laisser aux mains de son… autonomie… qu’on a mis un sacré bout de temps à trouver d’ailleurs… Sur la deuxième image, c’est toujours Polette, mais de face, enfin de devant… Dieu sait si on s’est marrés… pas longtemps, mais ça détend… ce fût son… attendez… 32ème décollage sans le moindre progrès, mais on ne pourra pas lui enlever sa constance à Polette, elle a su parfaitement maintenir l’exacte position de l’avant décollage, après décollage en opérant une rotation de 180 ° selon un axe très approximatif… Bon Dieu qu’on a eu peur… 32 fois !... Un peu moins la dernière fois, on commençait à prendre l’habitude, mais on n’a pas encore l’exactitude de son état de conscience à ce moment précis… et je suppute, j’aime ça supputer, si Polette savait bien ce qu’elle faisait… la question reste suspendue à mes supputations… par modestie, elle a prétexté la crampe… mais nous avons tous ressentis sa parfaite maîtrise de la posture adéquate à un décollage parfait… finalement, la crampe… c’est possible… et après réflexion (c’est à ce demander si des fois ça sert à quelque chose quand même toute cette réflexion ? ) je suppute encore, Bon Dieu que ça me réjouit de supputer…  le tabouret n’aurait-il pas subi un déplacement fortuit ? Pas prévu du tout… comme qui dirait une espèce de vis caché, comme un pied trop court ou un vernis glissant qui aurait induit un basculement de son chargement… faudrait voir avec le fournisseur… parce que si le matos est aléatoire… va falloir serrer les fesses pour la suite des évènements... à savoir, l’apprentissage du plongeon Carpé… Oui ! Cette fois en milieu inapproprié, mais alors totalement inapproprié, on peut pas plus inapproprié, c’est pas pensable ce que ça va être inapproprié et nous nous entrainerons dans le vestibule parce que j’aime bien le mot… Robert a fait des essais chez lui… il a surélevé le tabouret avec des éponges sèches pour le rebond, pour se rendre à l’évidence que l’éponge sèche n’a pas de rebond… mais qui ne tente rien n’a rien… il a tenté un plongeon sans rebond mais il paraît que le Carpé n’était pas terrible… il faut dire que sans rebond… ouais… un Carpé sans rebond… on se demandait justement dans quelle mesure c’est possible… 


jeudi 28 mai 2015

MON CHOU.


- Robert, mon chou, j’ai toujours cette drôle de sensation d’absence de réciprocité entre nous, comme une espèce de non-répondant, de flou dans ton expression comme un gros nuage blanc et ferme de par son désintérêt pour ce que je dis, ce que je suis, comme un dédain informe, une brume à laquelle je me heurte insidieusement, Robert, mon chou, m’écoutes-tu au moins... de tes oreilles absentes ?


lundi 25 mai 2015

C'EST HORMONAL.


Quand Polette essaie de se déguiser en poisson, elle ne ressemble pas à un poisson, mais à une Polette qui essaie de se déguiser en poisson, et ça la contrarie à outrance... Il paraît que c'est hormonal.

vendredi 22 mai 2015

MAUX D'AMOUR...


Il avait la bouche si petite et la parole si faible, le ton d'un poisson, le timbre plat, la voix sans issue, qu'il a imaginé une loupe à parler de près pour être écouté de loin, qu'il porte sur le bout des doigts, par coeur, pour parler d'amour sans craindre d'être mal entendu...

jeudi 21 mai 2015

HAÏKU ( DE SONNETTES ).


Entrée en matières
Bakélite et laiton gris
Intouchés depuis...




Y'A D'LA JOIE...


- Quand Robert est heureux... il batifole au guidon de sa Draisienne, rempli de joie... pourtant il ne sourit pas... il ne veut pas que sa joie s'échappe par la commissure de ses lèvres et qu'elle le laisse là, triste et... sans joie... parce qu'une fois à l'extérieur, sa joie ne le rendrait plus heureux...


mardi 19 mai 2015

HAÏKU DE MER

Photo de Patrice Carré. Les dents de la mer. Étretat.

 Fil en dents de scie
Quand l'océan coud la terre
Feston inconstant 




dimanche 17 mai 2015

POUR S'OCCUPER LES JOURS DE PLUIE...


- Polette où as-tu mis mes chaussettes à bottes de pluie  ?
- Dans le tiroir mon chéri...
- Tu sais de quelles chaussettes je parle mon amour ?
- Absolument Robert, tu parles de tes chaussettes à bottes de pluie...
- Parce que je ne les trouve pas ...
- Regarde bien dans le tiroir.
- Mais lequel Polette ?
- Celui que tu veux Robert...

mercredi 13 mai 2015

HAÏKU DANS LES BOIS.


Et l’ombre transperce
Piège à papillons de nuit
Le cirque tambour


ARTICLE COPIÉ-COLLÉ LÀ, DE LA REVUE " Y'A DES TRUCS À DIRE ET D'AUTRES À RACONTER, ET ON RÉPÈTERA TOUT " DU MOIS D'AVRIL NE TE DÉCOUVRE PAS D'UN FIL.


La mise en bocal de la population permettra de la ranger sur des étagères afin d'optimiser l'espace dans les pays à forte densité. Un bocal à plusieurs places est actuellement à l'étude, appelé aussi "pot familial", il pourra recevoir jusqu'à 4 personnes. Les sujets seront bouillis préalablement afin d'être appertisés dans les meilleures conditions puis stérilisés dans de grandes cocottes pour une conservation parfaite... Mais malgré le vissage à chaud des bocaux et leur retournement tête en bas sur la table... et la vérification conscienseuse du "ploc" à l'ouverture, on déplore un taux de mortalité en constante augmentation de la population concernée. 
Les chercheurs cherchent encore en cherchant, les causes de cet effet...

TROIS FOIS TROIS FOIS MOI...


- Mais c'est quoi ça ?  - C'est toi !  - Je suis plusieurs, gnagna.

- J'ai un truc là !... - Et là aussichhh... - Parti le truc... mmm...

- Tu es très souple toi.     - Pas moi...     - Oh le tutu ! LE CON !


mardi 12 mai 2015

DISCUSSION PRIVÉE.

- Polette discute avec la cabine de plage depuis au moins… je ne saurai dire… Robert, penses-tu qu'elle lui a parlé de moi en bien ?
- Morice, faudrait lui demander.



QUAND ROBERT ÉTAIT BURETTEUR.


L’agilité des buretteurs de courses cyclistes, à la volée et en montée aussi, n’est plus à prouver, et leur renom dépasse l’imagination, et fonce même tout droit dans des lieux insoupçonnables… Robert fit partie de ceux-là... 
Il s’était fait la sangle abdominale à l’acharnement… le buste et les guiboles dans le vide reliés par l’elastique à poignées, le derrière ficelé à un tabouret de traite, et vas-y que je me tâte les arpions en visant le plafonnier, et vas-y que je recommence, et vas-y que je me déplie en tirant sur le caoutchouc, et vas-y donc… pour muscler à l’aller et au retour… pour muscler tout le pourtour… Et la panse ferme comme un dessus de table, il se calait sur le rebord de la portière et c’était parti pour un tour de France… 
Robert il était tout pour sa burette, enfin sa burette était tout pour lui… Elle lui avait été léguée par son père, buretteur comme son père l'était, de génération en génération depuis que la burette et les trucs à buretter existaient… 
Mais la carrière prometteuse de Robert s’arrêta net dans une baraque à beignets de Juan-les-pins, un jour de juillet 1961, étape mémorable du tour de France… Un bikini traversa la rue en oscillant du bikini… et tout le peloton, sans exception, suivit le bikini en oscillant du guidon, Robert aussi, relié à une bicyclette par la burette, la tête dans les rayons…
C'est ainsi et sans la moindre préméditation, emballé dans un hasard que l'on pourrait qualifier d'heureux, que Robert et sa burette terminèrent dans le bikini… 

À CHACUN SON TRUC... POLETTE, C'EST SANS CHAUSSURES...


- Sans chaussures, je me suis toujours sentie plus souple, plus alerte, plus apte à... Robert, sans chaussures je me sens tellement libre, sans contraintes inutiles si inconfortables... Je suis si fantastiquement bien sans chaussures Robert...


L'IMMEUBLE DE LA RUE... QUELLE HISTOIRE !



Madame Salmo Stamboglis, veuve inopinée, s'était fâchée définitivement avec Ermo vieux garçon vieux, qui n’eut jamais de nom… ou de prénom… on ne sut jamais la fin de l’histoire, ni le début d’ailleurs.  Une sombre affaire de paillasson solitaire pour tout un palier désunissait les voisins du quatrième et dernier étage. Le couple désamoureux se déchirait l’objet de convoitise, qui changeait de porte à tout va, à tous vents depuis les grandes pluies de 57, à moins que ce ne fût celles de 54… On les entendait jusque dans les talons de l’immeuble, se déchirer la voix dans des excès de colère qui prenait des tonalités dramatiques quand les intempéries salopaient leurs godasses… 
Au troisième, Guillermo Gavagnin avait entassé dans tous les recoins de son appartement, une collection de balais à frapper les trois coups, souvent plus, sous le plancher de Salmo. Son plafond en était creusé-bosselé comme s’il avait subi les foudres d’un orage de grêlons ascendants, des grêlons comme des balles de ping-pong quand même. Mais peu importait l’état du ciel de sa salle à manger, de sa chambre ou de son bureau, seul l’état silencieux de son trois pièces, alcôves, office et balconnet compris, comme spécifié sur l’acte notarié, avait une importance primordiale. 
Antonioni Pantaleom était sourd comme un pot à tabac plein d’air depuis l’explosion de la conduite de gaz, qui avait choisi sa propre cuisine pour s’exprimer avec emphase. Les mélopées tonitruantes des deux énergumènes propriétaires du même paillasson ne l’empêchaient donc pas de dormir sur son unique oreille, l’autre avait disparu le jour de la catastrophe.  
Eduardo Crippa vivait seul au second, juste au-dessous de Gavagnin, à qui il reprochait, en plus de tout le reste, la démarche ferrée arythmique, qui résonnait très tard dans la nuit. Gavagnin boitait du côté gauche, traînait la savate du côté droit, dans un état insomniaque de long en large six nuits sur sept, seule sa picolette rituelle du samedi soir lui ouvrait les chemins d’un sommeil lourd ronflant entêtant cauchemardesque mais salvateur pour Eduardo Crippa. Le dimanche était le jour maudit de la gueule de bois décuplant sa claudication, accentuant le glissando de sa mule qui avait creusé année après année une tranchée d’une profondeur relative, mais visible à l’œil nu, dans le plancher. Phénomène qui lui valait toujours la même remarque à chaque nouvelle petite infirmière, qu'il avait la manie d'utiliser comme des mouchoirs jetables... : « Mais quelle merveilleuse idée ! Une coursive secondaire cyclable dans un appartement … ». La phrase ascendante jusqu’à « cyclable », chutait alors dans un vide absurde à « appartement » juste après avoir flotté un long moment à « dans un », et finissait sur trois points de suspension qui remplaçaient au pied levé le point exclamatif prévu en théorie en début d’ étonnement, évitant soigneusement à la dernière minute de se transformer en point interrogatif plus hagard qu’ investigateur… ( À trois, tout le monde respire… ). La simplette à court changeait de sujet, soudain nez à nez avec sa remarque insensée.
« La météo s’est encore trompée » S'esclaffait-elle gênée. Point.
Olivieri n’était jamais là, personne ne l’avait jamais vu ou vue, était-ce un homme, une femme… Gina Olivieri ou Luigi Olivieri… personne ne savait, et ne sut jamais… Crippa joua souvent de la sonnette de cette inconnue, dont il était convaincu du sexe, pour livrer en pâture à ses fantasmes, un goût et une saveur. Il était persuadé que l'amour se trouvait là derrière cette porte borgne sous la forme d'une élégante pusillanime, qu'il avait entendu éternuer en rafale, un soir en sortant les poubelles... Il a même été plus d'une fois surpris à chanter de l'opéra à genoux sur le paillasson en pâmoison devant l'oeilleton, sans jamais réussir à faire frémir la porte sous ses ardeurs sonores. Ce n'est pas qu'il chantait mal, mais il chantait fort à des heures de basse écoute théorique. Son engouement fit l'objet d'une réunion de copropriétaires extraordinaire. Il obtînt l'autorisation de s'exprimer 3 fois par semaine dans un répertoire varié pour satisfaire le plus grand nombre. Ermo expert en chant lyrique devînt son impresario en organisant des concerts clandestins dits "de cage". Il entassait les passionnés dans les escaliers en encensant l'acoustique remarquable du lieu qui devînt rapidement prisé par tous les mélomanes de la ville. Madame Salmo Stamboglis sauta sur l'occasion pour vendre ses biscotti maison aux entractes, sans jamais adresser la parole à Salmo sauf pour des questions ordinaires comme " Il ne l'a pas déjà chanté celle-la ? ". Quant à Guillermo Gavargnin, il était rétribué en bibine pour que n'éclate pas un pugilat à chaque exhibition de Crippa.
Lunardo amateur de bateaux à vapeur était l’administrateur de l’association " Degli Amanti degli Barche a Vapore " en bassines, l'ABV... en bassines. Les bateaux étaient des formats réduits, les points d’eau, des cuvettes d’eau de pluie. Lunardo sombra lors d’une croisière, dans la piscine du pont intermédiaire. Une histoire de profondeur relative de bassine à peine plus grande que d’habitude avait eu raison de lui !... Il était entré dans la pataugeoire à l'envers, par la tête, avec beaucoup trop d'élan... la réverbération d'un soleil radieux avait faussé  toute appréhension réaliste de l'endroit. 
G. Napolitans concierge de son état, et de l'immeuble s'était offert une place sur le panneau des sonneries des copropriétaires par l'entremise de Lunardo à qui elle fournissait des serpillères quand ses bassines débordaient. 
C'est en lustrant les plaques nominatives quotidiennement que Madame Stamboglis et Gracia la concierge, devinrent très proches. Dépitée à l'idée que sa sonnette ne retentisse jamais, Amédéa s'évertuait à faire vérifier son bon fonctionnement régulièrement. Et qui c'est qui s'y collait  ? Gracia la concierge, le personnage le plus enclin à faire ce genre de vérification. Leur rapport se limita longtemps à des hurlements de politesse de balcon à trottoir.
- GRACIIIIIA COMMENT TU VAS ? SONNE VOIR, JE VAIS ÉCOUTER... Lançait Madame Stamboglis de toutes ses forces dangereusement penchée au travers des géraniums de son balcon, la bouche protégée par ses mains censées servir de porte-voix.
- AMÉDÉÉÉÉÉA,  J'AI SONNÉ, TU AS ENTENDU ? ET JE VAIS BIEN ET TOI ? 
- RECOMMENCE GRACIA S'IL TE PLAÎT, J'AI PAS ÉCOUTÉ... QUEL BEAU TEMPS AUJOURD'HUI !
- JE RECOMMENCE AMÉDÉA, ALORS ÇA SONNE ?... C'EST VRAI QUEL BEAU TEMPS !
- JE SAIS PAS, JE SUIS SUR LE BALCON...