Quand Robert et Morice se rencontrèrent, ils étaient frères,
comme d’autres sont voisins de palier, clients dans la même épicerie, passionnés
de pêche à la truite, le cul merdeux sur un banc d’école à deux places…Robert
et Morice étaient accrochés à la même paire de mamelles…forcément ça rapproche.
Ils grandirent ensemble, fait commun à de nombreux frères, sauf pour les plus
indépendants qui se carapatent dès que la porte est ouverte…Mais depuis
l’invention des loquets, verrous, chainettes de sécurité, bloque-porte, meubles
lourds et autres gadgets pour empêcher de rentrer, il s’avéra par
juste retour des choses, selon l’effet du ressort comprimé qui se détend quand
on le lâche par inadvertance ou ras-le-bol
voir à bout de souffle, que l’on sortait aussi beaucoup moins…
Robert avait une tête à chapeau par grand vent, l’oreille en extrémité
de chausse-pied et la sale manie de bouffer comme un saligot, la bouche ouverte
en se pastissant la chemise malgré les semonces de sa mère. Morice était né les
bras croisés, et personne n’avait jamais pu lui déplier. Son père avait bien
essayé avec une tringle à rideau, en faisant levier, mais il n’avait réussi
qu’à lui péter la montre. Robert et Morice étaient inséparables, ils se
comprenaient sans s’entendre, ils s’entendaient sans se voir, et malgré leur
proximité, leurs regards toujours dans la même direction, ils ne s’étaient
jamais vus…Non, ils ne s’étaient jamais vus…
tes mots sont savoureux et l'humour que tu y mêles fait mon bonheur
RépondreSupprimerj'adore
frambois
Comme quoi...
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