lundi 16 mars 2015

MAISON À VENDRE.




Couple de citadins s’emmerde passionnément à la campagne. 

Ils subissent le tic-tac bradycardique de leur coeur qui résonne de murs cirés en carreaux de ciment. 
Leurs pas s'effilochent par centaines au hasard des couloirs. 
Ils arpentent apathiques... flânent, léthargiques…

Le clocher psalmodie l’heure de sa cloche indolente 
et son heurtoir ne perd jamais son temps... jamais...
Les oiseaux piaillent à longueur d’espace, ils n’ont que ça à faire...et le coq s’époumone, il ne manque pas d’air.
Le chien s’use les pattes à force de va et vient et la truffe à force de rien quand le chat baille et que la souris dort…
Les champs se couchent sous les vents, las évidemment.
Les arbres amorphes s’endorment debout.
La verdure s’évertue criarde sans bruit.
Et le moment s’allonge, s'étire, se déforme indéfiniment flasque. 
Liste sans fin...

Couple de citadins s’emmerde passionnément à la campagne.  

Ils s’embourbent dans l’oisiveté, il n'y a rien à faire.
Ils veulent du béton, du bruit, de la poussière.

Leur maison paresse, lourde, imposante, démesurée… des pièces… des chambres… des cabinets...
Ils partent hagards… "Mais où va-t-on se faire chier ce soir ?" 
Ils veulent s’enfuir, s’échapper de cette apnée, mais comment faire ?
Perdre leur maison au fond d’une forêt… 
Mais à quoi songez-vous ?
L’éparpiller d’un coup de balai sous la carpette… 
Mais à quoi songez-vous, je vous le répète ?...
La jeter par ses propres fenêtres…
Ils deviennent fous, ils deviennent cons, ils n'ont vraiment rien à faire!

La vendre… OUI ! La vendre… mais à qui ?

À un téméraire, têtu, rêveur, voleur d’œufs ou de bœufs en série, idéaliste, fou, masochiste, impertinent, druide, passionné, ermite, paranoïaque, vendeur d'armes, boulimique, blogger, régicide, il doit bien y en avoir un qui traîne, au moins un, encore… 
Sachez que l’on  ne vous y retrouvera jamais, quelque soit vos méfaits… vos obsessions, vos tares! Le lieu est oublié, au bout de rien, aux confins de nulle part...

Couple de citadins s’emmerde définitivement à la campagne.

Prix très cher… 
Le calme n’a pas de prix.

7 commentaires:

  1. Merci pour l'annonce si Polette et Robert se décide je suis prête à baisser mon prix pour revenir enfin dans la fumée et les crottes de chiens, les voitures et le métro poli tien, la bignole et son serin, les voisins qui font du foin...

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  2. et voilà pourquoi les prix à la campagne grimpent grimpent..
    parce que les citadins de mer.. ont crus qu'ils pouvaient s'offrir le silence sans l’apprécier !!!!!!!

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    1. Le citadin de campagne est une espèce en mutation, en quoi va-t-il se transformer et transformer la campagne?

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    2. il est capable d'expliquer aux vaches qu'il leur faut un ordinateur pour connaitre l'heure de la traite !

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    3. Des vaches informaticiennes, il y en a de plus en plus dans les écoles!

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  3. dans les écoles ? moi je croyais dans les arbres !!!!!!!

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